Accueil A la une Il pleut sur la Tunisie : L’extase et l’effroi

Il pleut sur la Tunisie : L’extase et l’effroi

 

Que du bonheur pour une saison agricole qui commençait à susciter les inquiétudes des spécialistes et même du commun des Tunisiens ! On a parlé de sécheresse imminente et même de soif.                                        

Ça pleuvine d’abord, ensuite ça tambourine, et puis ça drache. Voici les trois étapes d’une pluie bénéfique ! Et hier ça a draché toute la nuit sur les hauteurs et les plaines de Tunisie. Une pluie tant attendue et tant espérée. Pour certains, la saison agricole est sauvée; d’autres gardent la main sur le cœur,  tourmentés qu’ils sont par de possibles inondations.

Chaque fois, on a le cœur qui bat de joie à l’avènement de la pluie et tout de suite  après, on met  la main sur le cœur, de peur d’être inondés. La bonne nouvelle, c’est que les précipitations ont dépassé les 100 mm dans certaines régions comme Sousse, Nabeul et Monastir.

Que du bonheur pour une saison agricole qui commençait à susciter les inquiétudes des spécialistes et même du commun des Tunisiens ! On a parlé de sécheresse imminente et même de soif. Cette dernière n’a pas manqué de susciter l’anxiété  chez certains qui ont commencé à faire des forages dans leur jardin, afin de garantir un  petit puits à l’ancienne pour ne pas «mourir de soif». C’est un fait social qui n’est pas à nier et on a vu pousser sur tous les murs, en guise de publicité sauvage, cette inscription «Forage de puits», suivie d’un numéro de téléphone.

Les spécialistes de la  météo parlent d’une situation qui va perdurer pendant quelques jours. Ils parlent également  de vigilance sur les plaines et aux alentours des oueds dont le niveau est en train d’augmenter.

Du côté du Grand Tunis, nous nous sommes réveillés hier avec des routes inondées, ce qui a créé des bouchons et des engorgements, surtout aux entrées de Tunis et au niveau du Belvédère.

C’était le moment où l’autre côté de la médaille  fait surface dans les mêmes esprits qui attendaient avec impatience ces pluies. Et si nous étions inondés par ces pluies diluviennes ? Pourquoi ? Parce que chaque fois, c’est une rude épreuve pour notre infrastructure fragile et pas du tout prête à supporter les pluies. Parce qu’on ne comprend pas pourquoi ces bouches d’égout se mettent à recracher  les eaux pluviales au lieu de les avaler. Parce qu’on sait que  tous les détritus qui ont pollué nos rues durant l’été n’ont pas été enlevés convenablement et que nous allons payer cher la négligence de ces citoyens inconscients, des agents de la municipalité laxistes et des responsables qui ont pris le pli d’une administration sclérosés. Après l’extase poétique de la pluie survient l’effroi devant la menace des inondations.

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Charger plus par Salem Trabelsi
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